En 1959, un groupe composé de sept hommes et deux femmes, randonneurs expérimentés, décide de partir pour une randonnée, avec campement pour la nuit, pour atteindre le sommet de la montagne Otorten, en Russie.
Les conditions météorologiques ne savèrent pas favorables et le groupe est vite désorienté. Partis le 1er février, ils ne donnent plus de leurs nouvelles. Les familles alertent la police et l’armée se déplace à la recherche du groupe.
La tente abandonnée n’est retrouvée que le 26 février et étrangement endommagée… de l’intérieur.
Successivement, l’équipe de recherche trouve les restes d’un feu, ainsi que les deux premiers corps, les pieds nus et en sous-vêtements. D’autres corps sont ensuite retrouvés, dans une position de probable retour vers la tente.
Les corps restants ne sont retrouvés que le 4 mai, sous un mètre et demi de neige, certains avec une grave fracture du crâne et d’autres avec des fractures de la cage thoracique, mais toujours sans aucune blessure externe.
L’explication est vite trouvée dans un comportement appelé déshabillage paradoxal. Dans la transition entre l’état d’hypothermie modérée et celui grave, la personne devient désorientée et agressive, tend à arracher ses vêtements, à cause d’une fausse sensation de chaleur superficielle et ainsi finit par accélérer la perte de chaleur corporelle.
L’enquête est officiellement close pour « manque de coupables » en mai de la même année. Rien n’est fait pour comprendre ce qui s’est passé, aucune explication n’est trouvée. De nombreuses théories commencent à circuler : on parle d’extraterrestres, du gouvernement qui tente de cacher une base militaire secrète…
Le mystère reste sans solution pour longtemps, trop longtemps. Il entre dans l’imaginaire collectif, jusqu’au point où le col où l’on a trouvé la tente est surnommé Dyatlov, comme le guide qui, avec ses huit amis, a perdu sa vie dans ce lieu.
Pendant les années à suivre, les familles sollicitent, à plusieurs reprises, le gouvernement pour une réouverture de l’enquête, qui n’aura lieu que le 1er février 2019.
Et le 11 juillet 2020 nous avons (finalement !) les résultats : la cause de cet évènement serait une avalanche « Le groupe s’est éloigné [de la tente] à une distance de 50 mètres. Ils sont allés sur une crête de pierre, zone d’arrêt naturel de l’avalanche. Ils ont tout fait correctement […]. Mais il y a une deuxième raison pour laquelle le groupe a été condamné. Quand ils se sont retournés, ils n’ont pas vu la tente. La visibilité était de 16 mètres. […] C’était une lutte héroïque. Il n’y a pas eu de panique. Cependant ils n’avaient aucune chance de se sauver. […] C’est la fin formelle [de l’affaire]. La question est close. (Sputnik, Irina Dmitrieva)»
De Eleonora Gobbi (MAM S6ita)
