Pourquoi est-ce qu’on ne tient pas nos résolutions ?

By: Emma Freytag; double published in the BEE3 Magazine

Chaque année, c’est pareil : une grande majorité de personnes se promettent de tenir diverses résolutions, pour se rendre compte en février qu’elles n’auront pas duré un mois. Ce n’est pourtant pas la motivation qui manque, car les résolutions sont tenues les premiers jours avec beaucoup d’entrain. L’euphorie d’une page qui se tourne mène beaucoup à l’accomplissement de leurs souhaits. Alors pourquoi, quand les personnes sont heureuses de pouvoir avoir un nouveau départ, abandonnent-ils si vite leurs bonnes résolutions ?

Le principal problème des bonnes résolutions est qu’elles manquent de concret. Souvent, elles prennent forme de courtes phrases telles que : « Cette année, je ferai plus de sport » ou « Je m’organiserai mieux ». Ces paroles n’apportent en réalité aucune information sur l’action en elle-même et ne permettent pas de visualiser un but précis. Or, ce que beaucoup de gens semblent oublier, c’est qu’une résolution est avant tout une nouvelle habitude. Habitude concrète qu’il faut pouvoir imbriquer efficacement dans son quotidien afin d’en faire quelque chose de durable. S’agit-il de faire du sport plusieurs fois par semaine ou une session longue une fois par semaine ? Quel serait le jour idéal pour s’y mettre ? Faut-il s’exercer seul ou avec quelqu’un ? Il est nécessaire de se poser toutes ces questions pour apporter une structure à sa résolution. Sans elle, tout le monde a tendance à remettre la résolution au lendemain.

Mais alors, comment faire ?

La première étape serait de rendre sa résolution réalisable. Rien n’est plus décevant qu’un échec cuisant face à soi-même, surtout s’il peut être facilement évité. Apprendre une langue en une année est peu probable et nécessiterait une dévotion complète à cet apprentissage. Atteindre le niveau A1, apprendre 1000 mots de vocabulaire ou savoir conjuguer les verbes au présent est bien plus concevable. Le but ici est simplement d’éviter de perdre avant même d’avoir commencé.

Il faudrait ensuite diviser sa résolution en mini-buts atteignables. Il s’agit de se donner une idée globale des étapes à accomplir pour tenir sa résolution. Pour limiter son temps d’écran, la première chose à faire serait de contrôler le temps passé sur chaque application afin d’identifier le problème principal. Puis il faudrait mettre une limite de temps d’écran et de se récompenser lorsqu’elle est respectée, et finalement prendre l’habitude de ne pas aller à la toilette avec son téléphone, et ainsi de suite. Ces étapes servent de mode d’emploi et permettent de célébrer chaque petite avancée. Tenir un petit carnet avec ce type d’information pourrait s’avérer intéressant.

De plus, il est primordial de dédier un moment spécifique de sa semaine à sa résolution. Que ce soit pour avancer dedans ou seulement voir ce qu’il en est, ce temps permettrait de faire le point et de rester consistant (encore une fois, une résolution est avant tout une nouvelle habitude). Alors dire que « Tous les mardis, je vais lire un livre », c’est bien beau mais ce n’est pas assez précis. Les cinq questions, où, qui, quand, quoi et comment, donc entrent en jeu. Est-ce qu’il faut lire chez soi ou dans un café ? Quel livre faut-il lire pour assurer son intérêt ? Matin ou soir ? Fixer ces détails est important, car sans eux, les avancements risquent de freiner. Après une réflexion, la nouvelle phrase pourrait ressembler à ceci : « Tous les mardis après l’école, je vais lire mon livre chez moi. Je le ferai toute seule, soit dehors avec une amie s’il fait beau. ».

Sur papier, on pourrait penser qu’avec l’étape précédente, on a tous les outils en mains. Cependant, la vie est pleine d’imprévus, et il arrivera un jour ou là lecture du mardi sera interrompue par un travail urgent ou une sortie entre amis. Il est donc tout aussi important de créer des plans de secours. Une résolution telle que « Se balader trois fois par semaine à l’air frais » a de fortes chances d’être empêchée par la pluie. Une alternative pourrait être de faire une promenade plus longue la prochaine fois ou de travailler debout pendant quinze minutes. Le but est de minimaliser le besoin d’idéalisme, de se rassurer avec un plan B ou C quand le A ne peut avoir lieu.

Pour finir, se récompenser après une victoire est bon pour le moral. La motivation ne permet peut-être pas de tenir une résolution à elle seule mais cela ne veut pas dire qu’elle n’y participe pas. Aller au resto, s’offrir quelque chose ou regarder un épisode de sa série préférée ne sont qu’une infime partie de choses qui font plaisir. Il est également important de comprendre ses limites. Se permettre un jour de repos ou une version allégée de son activité de temps en temps est acceptable et même nécessaire afin de ne pas voir sa résolution comme une corvée. Il vaut mieux faire peu que pas du tout.

Avec toutes ces clés en main, il ne reste plus qu’une chose à faire qui ne dépend que de soi : commencer.

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